Je le sais bien, dit Jouve. A n’en pas douter, c’etait lui le meurtrier; il devenait necessaire qu’il le fut: il l’etait donc! Cela seul permettrait au Corse, qui ne pouvait devenir criminel et bandit puisqu’il etait gendarme, de satisfaire un jour son besoin passionne de vengeance. Est-ce que vous avez l’intention de les visiter? –Je n’y suis pas encore decide, je verrai, je reflechirai. Il posa quarante sous sur le tronc d’arbre qui servait de banc au paysan, ajusta son canard et le tua. N’est-ce pas? reprit-il, d’autant plus horrible que don Melchior avait froidement calcule la mort de son pere, qu’il voulait par un parricide s’emparer de la fortune de sa soeur, fortune a laquelle il n’a aucun droit, et que le mariage prochain de dona Dolores lui enleve tout entiere, ou du moins il le croyait ainsi. Il prolongeait cette joie de la poursuite que tous les chasseurs connaissent bien. General Maurin? daigna repondre le colonel Pastoure.
C’est convenu; ah! Le general va etre fort satisfait d’apprendre tout cela. Certes je le connais, repondit le president; depuis quelques jours seulement il est a moi, et deja il m’a rendu d’eminents services, il est Espagnol et se nomme don Antonio Cacerbar.
Bravo, dit-il, nous allons partir. Tout cela se fait en un clin d’oeil.
Apres une succession de sourds tamponnements le train pose. . .
Et elles regardent resignees dans la rue pleine de boue et sur la place morne ou le vent siffle; elles regardent vers le square au bassin plein de feuilles mortes, vers le lamentable square plein de feuilles mortes, elles regardent resignees. Ah! il couchait. Apres le depart de ses compagnons, aussitot que cela lui avait ete possible, il etait accouru dans l’intention de porter secours au blesse, mais il ne l’avait plus trouve; le hasard, en amenant en ce lieu Dominique lui ravit, a son grand regret, cette occasion qu’il desirait de rendre don Antonio son debiteur. Oh! s’ecrierent les deux femmes avec horreur. Je regardai derriere nous.